Regarder un crucifix
Henri Quantin La vie 11/02/16
Aujourd’hui, croire à un Dieu crucifié est une nouvelle forme de blasphème contre tout ce que notre monde tient pour sacré. Notre époque cherche à nier toute forme de fragilité. Le modèle de "l'homme augmenté " s'impose. Dans ces conditions, présenter un crucifix, c’est retrouver la puissance de scandale et de folie qu’il avait à ses débuts. Est-on encore capable de regarder ce crucifix en tant que source principale de notre civilisation ? Est-on capable d’y voir non pas un " signe religieux ostensible " mais un Dieu fait homme, mort sur une croix ? Est-on capable, que l’on soit croyant ou athée, de voir le scandale clé l’Evangile ?
Ceux qui veulent faire disparaitre les crucifix par peur de la violence religieuse s’en prennent bizarrement à une image qui montre un Dieu désarmé. Une image qui retient le bras du croyant quand il rêve d’en découdre avec l’impie. Ceux qui s’inquiètent des dérives du "fondamentalisme " religieux devraient plutôt souhaiter un christianisme poussé à l’extrême. Cela ne donne ni Tartuffe, ni le grand inquisiteur, mais François d’Assise et Mère Teresa : des amoureux d’un Dieu dont le visage couronné d’épines a tout d’une caricature.
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