Fraternité Universelle
14 juillet 2014, discours du cardinal Parolin pour l’ouverture du Colloque entre le Mexique et le Saint-Siège sur la mobilité humaine et le développement
La grande contribution du christianisme à l’humanité, dont les philosophes du siècle des Lumières donneront une version politique, est la fraternité universelle. La raison, illuminée par la foi, découvre avec joie que dans la grande famille humaine, nous sommes tous les enfants d’un même Père. Le récit de la Genèse nous fournit l’explication ultime de la dignité humaine : à la différence des autres créatures, l’homme et la femme ont été créés à l’image et à la ressemblance de Dieu. Ils sont ainsi comme lui, des êtres rationnels et libres. De manière radicale et depuis le début, le christianisme affirme que nous sommes tous libres, que nous sommes tous égaux, que nous sommes tous frères.
Ainsi, la dignité des personnes ne dépend pas de leur situation économique, de leur appartenance politique, de leur niveau d’éducation, de leur origine ethnique, de leur statut migratoire ou de leurs convictions religieuses. Tout être humain, par le fait même d’être une personne, possède une dignité en vertu de laquelle il doit être traité avec le plus grand respect. Plus encore, le critère unique, tout à fait pertinent pour évaluer si une communauté politique remplit sa vocation de service du bien commun, est précisément celui-ci : la qualité de son service auprès des personnes, et tout particulièrement des plus pauvres et des plus vulnérables.
Pour les catholiques, cette conviction n’est pas une donnée extrinsèque, secondaire ou statistique. En fait, au fil des siècles, elle a été une stimulation continuelle, nous invitant à nous « désinstaller » et à sortir de nos carcans sécuritaires. Souvent, elle a été vécue avec un authentique héroïsme, jusqu’au sacrifice de la vie. La vérité sur l’homme que nous a révélée Jésus-Christ, est devenue pour les chrétiens une véritable exigence, l’exigence d’être toujours en empathie et de se sentir solidaire avec tous ce qui est humain, tout ce qui est juste, beau et bon. Surtout, avec tout ce qui se trouve à la périphérie de l’existence, avec ce qui est le plus meurtri et le plus humilié, car là est la véritable image du Crucifié
A découvrir aussi
- Réapprendre à "nommer la sainteté"
- “Ce n’est pas un fardeau : c’est mon frère !“
- La nuit s'achève-t-elle ?
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 19 autres membres