La parabole de Zachée
Retrouvons une dernière fois les méditations de Zachée dans la nuit
Sais-tu que je me raconte des paraboles ?
Je ne me savais pas ce don-là ; c’est venu en méditant sur les tiennes.
Une sur le Juge, précisément. Voici venir l'heure où tout sera accompli; tous les humains de tous les temps sont réunis au pied du trône où l'on attend le Juge.
Crainte et tremblement, comme tu penses.
On attend, on attend, et il ne vient pas. Alors les gens commencent à se fatiguer, les vieux, les enfants, les femmes enceintes. Et certains des plus valides en profitent pour se pousser auprès du trône, être dans les premiers servis, se faire voir, se faire valoir.
Et d'autres, émus de compassion ~ comme tu l’es si souvent - viennent en aide aux défaillants. Mais ils s'écartent, ils s'éloignent, on leur prend leur place. Et ils s'en inquiètent et ils se demandent s’ils reviendront à temps et ils ne cessent pourtant pas d'aider, soigner, nourrir et conforter. Et les voici entraînés loin, loin, hors de la salle superbe et solennelle, et les voici perdus sur je ne sais quelle route, dans le désert.
Alors vient à eux le plus pauvre et le plus dolent des hommes. Et ce pauvre lève le regard et dit : “C'est moi qui suis le Juge, mon frère !”
Et les autres pendant ce temps, attendent, attendent devant le trone vide et qui le restera à jamais.
(p 55)
J'ai compris! Tu es le révélateur de l'envers du monde.
En cette nuit qui va commencer - oh, puisse-t-elle nous être épargnée - c’est ce qui depuis toujours est caché qui va paraître, le fond, l’en-bas, l'enfer qui est en nous.
Faut-il vraiment passer par là pour que se lève l'autre face ? Existe-t-elle seulement? Car le plus lointain, le plus caché n'est pas l’horreur qui nous habite en secret, c'est le visage de lumière où tout pourra être sauf - ô douleur des vivants, puisque la seule voie qu'on nous offre à ne pas mourir traverse l’abîme de la mort!
Je crois bien que tu dis finalement une seule chose, une seule chose, mais tellement profonde que l'oreille humaine n'entend pas. Et je crois bien que moi, oui, moi, Zachée, je l’ai entendue une seule fois, un instant fulgurant, quand tu levais les yeux vers moi et que tu m'as dit : “Zachée, je dînerai ce soir chez toi.”
(p 63)
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