Bartimée

 Cardinal Martini - Commentaire de l’onction à Béthanie. Mt 26,6-13

En nous rappelant que les pauvres seront toujours avec nous, l'évangile ne veut pas offrir d'alibi à notre paresse, ni d'incitation à nos gestes extérieurs, mais il s'emploie à être avec eux en tout.

Précisément pour cette raison, j'ai affirmé que, pour le chrétien, le point de vue à adopter pour juger chaque système économique est celui du pauvre. Et je donnais deux raisons à cela : la première concerne le chrétien en tant qu'individu baptisé, à qui Jésus demande de faire de bonnes œuvres, en renonçant à idolâtrer l'argent.

La seconde raison est d'ordre social : adopter le point de vue du pauvre signifie récupérer humainement la dimension qualitative du développement, donner au système un objectif, valoriser toutes les personnes et toutes les capacités créatrices, en vue d'un développement qui puisse répondre aux besoins de chacun.

Après avoir reconnu en Jésus celui qui va mourir, qui est mort pour nous, qui est ressuscité pour nous, celui à qui toute l'expérience de notre vie est indissociablement liée, nous serons certainement capables d'exprimer, dans la vie économique, sociale, politique et civile, des attitudes et des gestes vraiment chrétiens.

Demandons au Seigneur de nous aider à être avec lui et avec les pauvres, à unifier par des gestes très simples, mais avec la plénitude de cœur de la femme de Béthanie, la trame complexe de notre existence.

Le don de l’amour p 40