Bartimée

Bartimée

Elles donnent envie de dire « oui » et de prendre la route

 

Daniel BOURGUET, pasteur de l'Eglise réformée de France a donné en 1994 une retraite pour la Fraternité des Veilleurs sur le thème des  Béatitudes ( Réveil publications ). J'avais trouvé sa lecture très stimulante, parfois surprenante. Dans ce passage, il insiste sur un point qui me parle de plus en plus : ces paroles contiennent une force qui met en mouvement le disciple qui les écoute.

 

Mettre un disciple en route c’est l’engager de tout son être, non pas obtenir de lui une simple adhésion intellectuelle, un assentiment ou un accord verbal, mais obtenir de lui l’adhésion totale d’une vie.

 

Le Chemin des Béatitudes est paradoxal, car il fait retentir le mot bonheur au milieu de la dureté de la vie, mais elles sont accueillies dans le Saint Esprit comme paroles vraies et non comme paroles blessantes. Accueillies dans le Saint Esprit, ces paroles attendent notre accord confiant, l’assentiment de notre foi, tel est bien le moteur qui fait avancer sur cette route: si nous avançons, c'est que nous sommes mus par le Saint Esprit, auquel nous nous attachons dans la foi. Ne l’oublions jamais(…), sinon nous courons le risque de penser que le bonheur est affaire de notre volonté seule et de nos seuls efforts. C’est bien le Saint Esprit qui œuvre en nous, qui nous travaille de l’intérieur pour nous faire avancer.

 

C’est sans doute pour respecter la liberté de chaque disciple que Jésus parle à la troisième personne dans les Béatitudes. Il ne montre pas du doigt le disciple pour le forcer à se reconnaître dans ce qu'il dit : « Heureux es-tu, toi qui... ». En adoptant la troisième personne, Jésus parle des autres, des foules, et laisse le disciple à une certaine distance (« heureux sont-ils, ceux qui... »), mais il parle devant lui, de manière à être entendu de lui : subtile invitation indirecte, qui, entre les mots, fait entendre: « Et toi, comment est-ce que tu te situes par rapport aux Béatitudes ? »

(…) Matthieu, plein de finesse, rend compte d'un immense respect de la part de Jésus, qui avec un grand tact, ne veut pas forcer les disciples à s'engager sur la route du bonheur.

 

Jésus ne nous contraint donc pas, mais n'oublions pas cependant que toute parole de Dieu contient en elle-même une force. Les paroles de Dieu sont créatrices et font être ce qui n'existait pas; elles mobilisent de telle manière que des gens se lèvent. Il en est des Béatitudes comme de toute autre parole de Dieu : elles agissent en nous, nous font être, nous mobilisent ; elles donnent envie de dire « oui » et de prendre la route. C’est parce que Jésus dit «heureux», « en marche ››, que le disciple veut le suivre. La parole de Jésus fait naître un désir, le désir d'être disciple sur le chemin indiqué. En ce sens, et d'une certaine manière, seul le « oui » du disciple appartient au disciple ; le reste, tout le reste est mû en lui par la force de la parole qui le façonne.

(p 20)

 

Bienheureux les pauvres de coeur.
Rembrandt - Jésus guérissant les malades ( gravure plus connue sous le nom "La pièce aux 100 florins")



09/11/2018
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Religion & Croyances pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 19 autres membres