Bartimée

Pierre Favre (1506-1546), compagon d'Ignace de Loyola, un des premiers jésuites, a rédigé une autobiographie, le Mémorial, dont est extrait ce texte.

Regarder le monde est souvent désespérant : ces jours-ci, quand on pense à Trump ou à ce bateau chargé de migrants refusé d'accoster en Italie comment garder de l'optimisme ?

Pierre Favre me rappelle qu'il y a ce que je vois, et ce que cela m'inspire. Qui parle alors à mon coeur ? les esprits mauvais venus de "l'adversaire" ? ou l'Esprit Saint ? 

Ne te fie donc pas à ces mauvais esprits d'après lesquels tout se terminera mal, tout se présente mal, ou qui soulignent ce qui va mal. Esprits mauvais, ils dépeignent à l'image de ce qu'ils sont la situation qu'ils veulent et souhaitent aggraver encore. Efforce-toi plutôt de devenir l'instrument du bon esprit: il te montre la situation et la conjoncture telles qu'il les souhaite et comme il est prêt à les faire évoluer avec ton aide.

Mayence le 14 février 1542